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III
INTRODUCTION.

aspirait à le tenir dans la dépendance de l’autorité temporelle.

Le chancelier disparut, et le nouvel archevêque surpassa les prélats les plus réguliers et les plus austères par la gravité de sa conduite, la pureté de ses mœurs, son dévouement à tous ses devoirs religieux. D’une confiance sans bornes, Henri II passa bientôt à la haine la plus implacable. Dans une assemblée d’évêques et de seigneurs tenue à Clarendon, il fit rédiger une Constitution toute favorable à ses prétentions, et à laquelle Thomas Becket refusa hautement de se soumettre. Ne pouvant triompher de son opposition, le roi d’Angleterre l’appela à une autre réunion, convoquée à Northampton, où, pour mieux triompher de sa résistance, il exigea qu’il lui rendît compte des sommes considérables qu’il avait eues entre les mains lorsqu’il était chancelier. À la suite de violents débats, l’archevêque, abandonné et condamné par les évêques et les barons, voyant sa liberté et ses jours en péril, quitta furtivement l’Angleterre, se rendit en France, où, enfermé pendant deux ans au couvent de Pontigny, et pendant quatre autres années au monastère de Sainte-Colombe, il intéressa à sa querelle le pape, les cardinaux, les rois, le clergé et toute l’Europe chrétienne.

À la suite d’une réconciliation peu sincère de la part du roi, il rentra, après sept ans d’absence, dans sa ville de Canterbury, à la fin du mois de décembre 1170. Peu de jours après il succombait sous les coups des