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chevêque. Là déjà accouraient en foule des pèlerins empressés de venir prier sur une tombe où s’accomplissaient, chaque jour des miracles dont les récits passaient de bouche en bouche. Il en rend compte en ces termes ;

Tuz li munz curt à lui et évesque abbé,
El gentil et vilain, li prince et li casé ;
Et nuls n’es en sumunt, sinz i vunt de lur gré.
Mult se haste d’aler cil ki n’i ad esté ;
Nis li petit enfant i sunt en berz porté.

Li muet i paraient, fi surt i unt l'oïe ;
Et de lèpre i guarrissent maint, et d’idropesie.
Li contret i redresccent, li mort i ant la vie,
Li avopte i alument : saint Thomas tost aïe
Celui qui par buen quer le requert et depris.

Garnier s’attacha scrupuleusement à ne dire que ce qui lui serait attesté par les personnes qui avaient vu Thomas Becket ? ou qui avaient vécu dans son intimité. Il lut avec soin les nombreuses relations en vers ou en prose auxquelles donnaient lieu des événement qui avaient eu un retentissement immense, et qu’il ne trouva pas toujours, comme il le dit lui-même, conformes avec la vérité :

Tut cil autre romanz c’un ad fet del martyr
Clerc, n lai, nmine, u dame, mult les i oi mentir :
Ne le veir, ne le plein, ne les i oi furnir ;
Mès et porreiz le veir et tut le plein oïr.
N’istrai de verité pur perdre, m pur mûrir !

Il corrigea, diminua ou augmenta le poème défec-