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IX
INTRODUCTION.

droit d’affirmer que nous sommes placés aujourd’hui à un point de vue qui nous permet d’apprécier d’une manière plus philosophique et plus impartiale qu’on ne pouvait le faire il y a trente ans ce qui appartient à l’histoire du moyen âge[1].

Garnier de Pont Sainte-Maxence, comme tous les contemporains d’une lutte qui avait ému le monde chrétien, avait été fortement saisi par le spectacle de l’existence agitée et de la mort héroïque du martyr de Canterbury. Il composa, sous l’empire de ces premières impressions, un récit qui, écrit loin du théâtre des événements, lui parut à lui-même, quand il fut mieux informé, fort incomplet et en plusieurs points inexact.

Primes treitai de joie et sovent i menti ;
A Chanturbire alai ; la verité oï ;
Des amis saint Thomas la verité cuilli
Et de cels ki l’aveient dès s’enfance servi.
D’oster et de remettre le travail en suffri.

Il se rendit alors en Angleterre et à Canterbury, où il se trouvait en 1172, deux ans après le meurtre de l’ar-

  1. Parmi les écrivains qui ont apprécié saint Thomas Becket en se plaçant au point de vue catholique, il suffira de citer : Fr. Ozanam dans ses Deux Chanceliers d’Angleterre ; M. E. de Bonnechose, d’abord dans Hist. des quatres conquêtes d’Angleterre, publiée en 1852, et plus récemment dans un article de la Revue contemporaine {15 janvier 1854) ; enfin le Dr du Bus, professeur de droit civil et ecclésiastique à Fribourg en Brisgaw, S. Thomas, archevêque de Canterbury, primat d’Anglerre (allemand). (V. l’Univers du 25 janvier 1856.)