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VIII
INTRODUCTION.

documents qu’elle contient. L’article dans lequel M. V. Leclerc a discuté avec sa justesse d’esprit et sa sagacité ordinaires les titres du poëte Picard[1], est venu prouver qu’à ce double point de vue il était digne d’un examen attentif ; et cette étude, faite sur l’obligeante invitation du savant doyen de la faculté des lettres de Paris, m’a engagé à donner une édition de ce poëme remarquable.

En comparant avec soin le récit de l’écrivain français avec ceux de tous les historiens contemporains récemment publiés, je n’ai pas tardé à m’apercevoir que ce n’est pas lui qui mérite le moins de confiance, et qu’il est aussi instructif pour les faits qu’il a passés sous silence que pour ceux qu’il a fait entrer dans son récit. La lecture de tous les textes publiés par le docteur Giles m’a de plus convaincu que le système d’Augustin Thierry n’a rien à voir dans l’histoire de saint Thomas de Canterbury.

Quant au jugement à porter sur le fond même de la question qui a causé la lutte terminée par une catastrophe si horriblement dramatique, il est difficile d’adopter, sans de grandes modifications, celui du même écrivain. Il n’est plus permis, d’abord, de lui donner pour base une prétendue opposition due à la lutte des deux races ; et, sans manquer en rien au respect que mérite l’historien de la Conquête, nous croyons être en

  1. Histoire littéraire de la France, t. XXIII.