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IV
INTRODUCTION.

assassins, et son sang inondait l’autel principal de son église métropolitaine.

On ne peut, à quelque opinion que l’on s’arrête sur la nature des intérêts mis en jeu dans cette lutte terrible, s’empêcher d’éprouver un vif sentiment d’admiration et de sympathie pour l’homme qui a combattu avec une si généreuse persévérance pour ce qu’il a dû considérer comme la cause de la foi, de la vérité et de la justice. Si l’Église le compte au rang des saints dont elle vénère la mémoire, l’humanité doit le placer avec respect parmi ce petit nombre d’hommes dévoués et intrépides que l’exemple de la lâcheté universelle ne décourage pas, et qui marchent résolûment dans la voie à l’issue de laquelle ils savent bien que les attend le martyre.

Le récit des faits dont je viens de présenter une esquisse rapide occupe une place importante dans le travail de l’auteur de l’Histoire de la conquête d’Angleterre, qui a suivi dans toutes leurs phases avec une érudition si persévérante les efforts désespérés des Saxons subjugués contre l’oppression de plus en plus tyrannique des conquérants normands.

Personne n’ignore que c’est en signalant la lutte de saint Thomas comme un des épisodes les plus caractéristiques de cette antipathie des deux races, qu’il a consacré un volume presque entier à son histoire.

L’archevêque de Canterbury serait, selon l’éminent historien, un des derniers représentants de la race