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De l’insulte pieuse et des haines vivaces.
Si, dans le mur penchant du temple, des crevasses
Béantes ont laissé croître et se mélanger
Le lichen parasite et le lierre étranger ;
Si, par quelque fissure, une brusque éclaircie
Glisse et vient émouvoir la grave orthodoxie,
Comme un rayon de jour dans un noir souterrain ;
Si l’antique splendeur du siège Alexandrin
S’éteint dans l’ignorance et la décrépitude :
Si, caduc et têtu, le Patriarche élude
Les décrets d’Antioche, abolis sans débat ;
Si le ciel a permis que la crosse tombât
De la main d’Achillas à la main d’Alexandre
Et que lui-même, faible et vieux, la laissât prendre
Par un diacre obscur, flatteur, avide et fin,
Tortueux, ignorant, par Athanase enfin,
Qui donc est devant vous le bouc expiatoire,
Le bandit, le lépreux, le monstre ? Il est notoire
Qu’Athanase est sincère et qu’Arius est faux,
Que la foi catholique est une et sans défauts
Et que l’indifférence est un profond asile
Où, comme en un tombeau, dort à l’aise un concile.
Dormez, le lit est doux ! Votre ciel est serein ;
Mais parfois du clairon vibre le chant d’airain,
Et parfois a la foudre éclatant aux nuées
L’âme d’un peuple unit ses ardentes huées.
Réveillez-vous, c’est l’heure et l’Esprit est vivant !

Ce qu’on nomme hérésie, Evêques, n’est souvent