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Et le Fils, par le zèle et l’effort symbolique
S’élevant jusqu’à Dieu, par le Père adopté,
Fut Dieu par la sagesse et par la volonté. —
Blasphème, aveuglement lugubre, ô sacrilège !
O Toi, Verbe de Dieu, vrai Dieu, que répondrai-je ?
O Toi, l’Inséparable et le Co-éternel,
Librement engendré dans le sein paternel
Et descendu des Cieux pour le rachat du monde,
T’incarnant, Homme et Dieu, dans la Vierge féconde,
Logos, Verbe adoré, Fils divin, Jésus-Christ !
Par l’Apôtre et David ne fut-il pas écrit :
— Celui-là c’est mon Fils et voici ma Lumière. —
Et : — Qui voit sa splendeur voit ma splendeur entière. —
Et : — Le Verbe existait dès le commencement
Et le Verbe était Dieu ! — Pères, Arius ment ;
Arius se repaît d’ombre ; Arius torture,
Comme un tortionnaire infâme, l’Ecriture ;
Arius est sinistre, odieux et pareil
A l’aveugle niant la clarté du soleil.

Or, Pasteurs de l’Église, Évêques du Concile,
L’heure est grave et la tâche est déjà difficile.
J’adjure, au nom du Ciel que l’éclair va rougir.
Vos Saintetés de voir, de comprendre et d’agir
Et de guérir l’ulcère et d’ouvrir l’apostume.
Debout ! Que dans vos mains le fer flamboie et fume !
César, debout pour Dieu ! Pontifes, tous debout
Pour l’Église ! Semez d’un bout à l’autre bout
De l’univers chrétien la terreur et la vie !