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Débordant à la fois hors de son âme impure,
Sur l’univers pieux étalent leur souillure
Et viennent de leurs flots battre de toute part
L’arche religieuse et l’éternel rempart.

Et l’ulcère récent de l’infernal mensonge
Si douloureusement mord les chairs et les ronge
Que, parmi les Pasteurs par Christ commis aux soins
Du saint bercail, plusieurs, hélas ! prêtres et oints
De l’Esprit, oublieux des vieilles disciplines
Et livrant à Satan des âmes plus enclines
Aux luttes qu’à la paix, aux noirs forfaits qu’au bien,
Ont glissé du sommet dans l’abîme arien.
Eusèbe, espoir déçu de la foi triomphante,
Secundus, Théognis, Marinus, Ménophante,
Narcisse et Théonas sont des noms d’apostats
Que l’Eglise, implacable aux secrets attentats,
Cèle, à jamais maudits, dans une nuit profonde,
Comme un lépreux sa lèpre en sa retraite immonde.

Et les jours d’amertume étant pleins, c’est pourquoi
Le Basileus vainqueur, Bouclier de la Foi,
Très-auguste et très-grand, par courriers et par lettres
Ayant mandé docteurs, évêques, clercs et prêtres,
Tous, fermes dans la règle ou rongés par l’erreur,
Siégeant au Saint Synode, attendent l’Empereur.