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Zénonis a bondi ; Zénonis voit et touche
Les flancs marmoréens de l’époux adoré ;
Et les baisers anciens s’envolent vers ta bouche,
Doriôn ! Reconnais les yeux qui t’ont pleuré.

Jusqu’à toi lentement glisse un rayon de lune ;
D’un céleste regard Isis t’a ranimé.
Toi qu’un pieux amour arrache à ta fortune,
Aux bras de Zénonis revis, ô bien-aimé !

Du serment nuptial infaillible gardienne,
O femme ! ô nautonier, miraculeux vivant !
Maintenant que blanchit l’aube quotidienne,
Mêlez l’hymne d’Isis aux murmures du vent !

Elle aussi, la Déesse, a pleuré son veuvage
Et la pitié des morts emplit son cœur amer.
Aimez ! La Bienfaisante a fui l’humain rivage
Et la lune avec elle a sombré dans la mer.