Page:Guerne - Les Siècles morts, III, 1897.djvu/211

Cette page n’a pas encore été corrigée

peinte
Flotte un manteau de soie. Hélas ! et tout cela,
Joyaux, ivoire, airain, sombre orgueil de Korinthe,
Héritage royal dédaigné par Hella,
N’embellira jamais la chambre familière !
Allez, allez orner, trésors, bien loin d’ici,
Une porte moins close et plus hospitalière !


HELLA.

La vieillesse a troublé ton esprit obscurci,
Nourrice ! Hâte-toi vers l’étranger. Sois prompte
A préparer le vin, le miel jaune et les fruits.
Érôs capricieux saura pour qui le dompte
Faire du jour discret la plus douce des. nuits.






EUTHARIK.

Femme ! aux bords où naquit le fils des grands Amales
Les femmes aux yeux bleus ouvraient plus vite aux mâles
L’asile passager de leurs tentes de peaux.
Le cuir sanglant des bœufs, la laine des troupeaux
Aux robustes amours prêtaient un lit rapide
Et les filles des Goths, en leur cœur intrépide,
Nourrissaient fièrement l’orgueil d’avoir serré
Sur leur sein glorieux le brave au sang pourpré.
Romaines, vos maisons valent des citadelles ;
Vos serviteurs sont sûrs comme des chiens fidèles
Et nos camps, à l’abri des profond