des eaux,
Agreste, pacifique et chassant les discordes,
Mère aux rustiques chants de la Lyre à sept cordes,
Syrinx ! tes sept tuyaux, animant de leurs sons
Du splendide Ouranos les sacrés horizons,
Règlent le chœur mouvant des astres symétriques
Et l’invisible accord des sphères concentriques !
Syrinx, éveille-toi !
Dis le ciel florissant
Sur l’antique Gaïa, du noir chaos naissant.
Dis l’Océan farouche et les fleuves dociles,
Les sables, les rochers et les brillantes îles
Comme d’humides fleurs sur la coupe des mers,
Et les golfes où dort l’ombre des lauriers verts !
Chante, Syrinx, et dis l’éclosion des choses
Et le premier soleil foulant les cimes roses,
Et les matins d’azur et les soirs orageux
Alternant la lumière et l’ombre dans leurs jeux,
Et la funèbre Nyx qui verse de son urne
L’épouvante tragique et la terreur nocturne,
Et la Terre fertile et les Dieux bienheureux
Et Pan, immense et seul, au fond des bois ombreux.
Chante !
Salut à vous ! salut, forêts ! ô chênes
D’Arcadie ! ô ravins cachés, grottes prochaines
Qui prêtiez au désir vos lits de rameaux secs,
O prés ensoleillés, aimés des pasteurs grecs,
Antres, arbres, ruisseaux, salut ! Je vis ;
Page:Guerne - Les Siècles morts, III, 1897.djvu/175
Cette page n’a pas encore été corrigée