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tre pareil,
Par autant de printemps nous mesurons notre âge.
Un berceau fraternel unit notre sommeil,
Tandis que lentement du commun pâturage
Ta mère vénérable et ma mère aux doux yeux
Ramenaient le troupeau de leurs brebis poudreuses.
Je me tairai. Le jeûne et les cierges pieux
Et le pèlerinage aux tombes bienheureuses
Peut-être, du Très-Haut détournant la fureur,
Soumettront sa justice à sa miséricorde.
Adieu. Triste pour toi gisant dans ton erreur,
Je vais prier, pleurer, pour que le Ciel accorde
Sa lumière à tes yeux et sa grâce à ton cœur.


PARMÉNAS.

Adieu. J’honorerai d’une offrande équitable
Les Kharites, la Nymphe agreste, Erôs vainqueur,
Afin qu’un bouc barbu féconde ton étable,
Que ton jardin prospère à l’abri des cyprès.
Afin que la plus belle entre les jeunes filles,
Xantho dont l’œil est bleu, dont le teint est plus frais
Que l’églantine rose ou la fleur des jonquilles.
Xantho te favorise et rêve en t’attendant.


NARTHALOS.

Néglige, ô Parménas, une prière vainc.
Pour qui possède Christ le reste est abondant.
Que m’importent la terre et la riches