Page:Guerne - Les Siècles morts, III, 1897.djvu/101

Cette page n’a pas encore été corrigée



LES siècles évoqués dans L’ORIENT CHRÉTIEN connurent les premiers les véritables luttes religieuses. Le monde en avait jusqu’alors ignoré l’âpreté. Est-ce à dire que les doctrines antiques ne se disputèrent pas l’esprit humain ? non sans doute ; les sectes et les écoles furent rivales, mais aucune ne s’imposa par la violence, aucune ne fut persécutrice. Ou elles demeurèrent étrangères les unes aux autres, ou elles se tolérèrent d’abord et finirent par se fondre en une sorte de mythologie philosophique dont l’Hellénisme fut le fruit tardif.

Seul Israël s’était enfermé dans une haineuse solitude ; seul aussi il eut à subir de rudes et sanglants assauts ; mais trop certain de sa révélation, trop confiant en sa destinée prophétique, trop fier pour céder, trop absolu pour se transformer, il devait fatalement être vaincu et le sort commun des institutions qui se proclament immuables lui était tôt