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Plus loin, devant la frise où combat Iztoubar,
Portant Tare étoile, le carquois et la verge,
Sur un lion rampant monte la grande Ištar.

Tels se pressent les Dieux dont la statue émerge
Des murs noirs, aux lueurs du flambeau qui décroît ;
Rigides et muets, tous regardent la Vierge.

Elle effleure à pas lents le pavé riche et froid,
Et les anneaux d’argent de ses chevilles fines
Tintent sur les degrés de l’escalier étroit.

Elle est belle parmi les esclaves divines,
Comme un astre nouveau qui s’allume au couchant,
Comme un palmier choisi parfumant les collines.

Sur le manteau brodé qu’elle traîne en marchant
Un voile, trois fois teint de pourpres violettes
Et constellé d’émaux, retombe en la cachant.

De la tiare au col de lourdes bandelettes
Pendent des deux côtés, et jusqu’au sein fleuri
Comme un serpent s’enlace un collier d’amulettes.

Les gardiens des trésors ont ouvert et tari
Les grands coffres où, tels que le blé dans les granges,
S’entassaient les joyaux de Zour et de Moušri.

Aussi comme un soleil brillent,