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Étant de race fière et de forme plus belle,
N’ont point au double joug tendu leur cou rebelle.
Puis recueillant toi-même en tes pieuses mains
Les germes des meilleurs et des plus purs humains,
Les germes des plus forts, des plus grands, des plus sages,
Aux bornes de l’enceinte, auprès des neuf passages,
Tels que des grains semés, enfouis-les encor
Au cœur des noirs sillons qu’entr’ouvre le Soc d’or. —

Et le noble Yïma construisit la demeure.
Et des quatre côtés, l’enceinte extérieure,
Longue d’un carétus, enferma tour à tour
Le verger, la maison, le portique et la cour.
Au bord des lacs, dans l’ombre où les oiseaux s’aimèrent,
Les germes répandus s’unirent et germèrent ;
Et toute la demeure, éclatante au dedans,
S’illumina de feux et de flambeaux ardents.
Telle, ô Zarathoustra ! la race conservée,
Dans la retraite sainte et toujours cultivée,
Sans haine, sans effroi, chaste, riche en troupeaux,
Vécut dans la justice et l’immortel repos.
Ensemble, sur son front déchirant tous leurs voiles,
Se lèvent le soleil, la lune et les étoiles ;
Et l’année aux longs mois, pour les hommes heureux,
N’est qu’un moment d’ivresse et qu’un jour amoureux.
Telle, embaumant les cieux, la nature et la vie,
Fleurira dans les temps l’Humanité ravie,
Sur la terre Aryenne où l’oiseau Karshipta
Promulgua le premier ma