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aïeux,
Parce que sans remords, montant vers les hauts-lieux,
Ils ont séché d’amour aux lits des étrangères ;
Parce que sur Beth-El l’holocauste a fumé ;
Parce que tout à coup leur cœur s’est allumé
Pour Kemosch, comme un feu dans les herbes légères.

Mais l’heure est proche, ô peuple, où je me souviendrai,
Où, pareil au bouvier rentrant le soir, j’irai
Détacher de ton cou le joug avec la corde ;
Où, fatigué du glaive et lassé de punir,
J’entendrai dans mon ciel passer comme un soupir
Le cri, toujours vivant, de ma Miséricorde.

Je tiendrai mon serment, fait aux anciens nabis ;
Et le terme est venu des maux que tu subis.
La Tige d’Iessé croîtra sur tes ruines,
O DavidI Et sa fleur fleurira tes piliers.
Montagnes, bondissez ainsi que des béliers !
Ainsi que des agneaux, exultez, ô collines !

Chante, Ierouschalaïm ! Ziôn, choisis ton rang !
Le Saint viendra du sud, le Juste de Paran,
Comme le vent d’été sur la terre obscurcie.
La Vierge triomphante, ayant sur son orteil
Le croissant radieux, l’étoile et le soleil,
Criera dans le désert : — J’ai conçu ton Messie ! —

Le sourd n’entendra point ; l’aveugle dira :