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PRÉFACE

Micraïm, dans les poèmes bibliques ou directement inspirés par le Livre hébreu.

Dans la prononciation des noms propres, le son doit, en général, être ouvert, toutes les lettres ayant leur valeur propre[1]. Ainsi dans le nom du Dieu-Lune Šin, le n final sera prononcé comme si le nom élait écrit Schine ; dans Schomron (Samarie), le m et le n doivent être sonores. Comme dans ce même nom de Šin, dans celui d’Asšour, dans celui de Šamaš, etc., le s, surmonté de l’accent conventionnel š, a la valeur Sch, comme si les noms étaient transcrits Schin. Asschour, Schamasch. Le s n’a, du reste, été employé que dans la transcription des noms et des formes assyriennes. Le s simple se prononce dur entre deux voyelles. Ces exemples suffisent et le poète s’excuse de les donner. Mais il lui a semblé que bien des vers contenant des noms propres et leur devant une harmonie particulière, la perdraient totalement si la prononciation était chargée ou assourdie.

Encore une fois, l’auteur n’ignore pas toutes les lacunes et toutes les imperfections que présente ce livre, tout ce qu’il a d’austère et à quel petit nombre de lecteurs il

  1. Il est cependant nécessaire de remarquer que deux exceptions se rencontrent dans ce livre. Page 78, vers 3 :

    Hors des monts de Mâdaï, bondir le mulet Perse,


    le premier hémistiche paraîtrait faux, si le lecteur n’était averti que le mot Mâdaï doit se prononcer comme s’il était écrit Mâdail. De même, page 131, vers 11, El-Schaddaï sera lu El-Schaddail. Deux exceptions à cette règle ont été faites pour les mots Sinaï et Adonaï, la décomposition de la syllabe finale de ces noms ayant été consacrée par l’usage.