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LES FEMMES.

Tel qu’un lion puissant parmi les lionceaux,
Tu montes du désert plus mâle et plus farouche.
L’herbe sèche fleurit lorsque ton pied la touche,
Et lorsque tu parais croissent les arbrisseaux.

Qu’ils sont beaux, sur la colline,
Les pieds nus du Bien-aimé,
Foulant, quand le soir décline,
Le sentier accoutumé.

Il vient, sous les sycomores,
Par les pentes du ravin.
Ecoutez ses pas sonores
Dans le silence divin !

C’est lui ! L’entendez-vous ? Le Bien-aimé m’apporte,
Avec le miel nouveau, le parfum nuptial.
O filles de Ziôn ! je l’aime. Ouvrez la porte,
La porte du verger à mon époux royal !

Mon époux est pareil aux grappes du troène ;
Moi, je suis comme un lis dont le cœur va s’ouvrir.
Laissez-moi m’enivrer du vin de son haleine ;
Aux bras du Bien-aimé laissez-moi m’endormir !