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Israël monte dans la lumière.
Quel roi, dans Miçraïm ou sur la terre entière,
D’un vêtement plus riche a revêtu ses Dieux ?


LE PEUPLE D’IEROUSCHALAÏM.

Les tentes d’Iaqob, parmi les térébinthes,
S’inclinent, ô Ziôn, devant tes portes saintes.
Le Pelischthi t’admire et craint ta royauté,
Et Rahal et Babel ont connu ta beauté !




Les bras toujours posés aux deux côtés du trône,
Dans la vapeur du soir resplendissante et jaune,
Schelomo, sans un geste, en un repos complet,
Les yeux ouverts, le front immuable, semblait
Ne rien sentir, ne rien voir et ne rien entendre.
Mais voici que chanta, vague, lointain, plus tendre
Que la voix d’une flûte aux lacs de Naphthali,
L’écho mystérieux d’un cantique affaibli.
Derrière un voile épais de pourpre suspendue,
Dont les plis droits fermaient la chambre défendue
Et le treillis doré qui regardait la cour,
Au royal souvenir de leur antique amour,
Soupiraient, sous le lin qui presse leurs poitrines,
Sept cents filles de rois et trois cents concubines.