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La mer de Souph a vu les fils de Zeboulon,
Par ton ordre nouveau, fuir devant l’aquilon,
Et ceux de Dan emplir encore
Tes vaisseaux voyageurs de baume précieux,
De pourpres, de tapis et de tissus soyeux,
De verre limpide et sonore.

Ta flotte de Tarschisch, indifférente aux vents,
Semble une ville, assise au bord des flots mouvants.
C’est Bâschan qui polit les rames ;
Le cèdre au Libanon est tombé pour les mâts
Et les pins de Senir sont couchés en amas
Pour les flancs creux, battus des lames.

La mer est ton royaume ; Êlatb est ton trésor.
Comme un fleuve éclatant, Ophir, versant son or,
Déborde jusque dans tes rades ;
Et les bois d’Orient parfument ton chemin,
Quand tu passes, ô Maître, en appuyant ta main
Sur le santal des balustrades !


LE PEUPLE D’IEROUSCHALAÏM.

David fut le pasteur qu’élut Adonaï,
Et le bras du Vaillant ne l’a jamais trahi.
Mais toi, la vaste mer s’ajoute à ton domaine ;
Du rivage conquis tu dénombres à peine
Tes vaisseaux assemblés, chargés pour le départ,
Et, pareil au lion, tu prends ta double part.