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Rabbath-Ammôn conquise écume en sa fureur.
Gueschour et Midian, ainsi que des esclaves,
Tournant la meule énorme en la maison des Braves,
Meurtris, les yeux crevés, râlent dans la terreur.

Les Princes sont muets ; les Cités et leurs Filles
Et leur peuple et leur temple, et leurs Dieux, pleins d’effroi,
Au souffle d’Iahvé tombent devant le Roi,
Telles que l’orge mûre au tranchant des faucilles.

Chevauchant le Keroub dans le vent irrité.
Élohim est la pierre et le rocher fidèle
Où David triomphant fonda la citadelle
Et le mur de sa force et de sa royauté.

Elohim a guidé Schelomo dans sa gloire,
Et, ceignant de vigueur ses muscles et ses reins,
Autour de son poignet assemblé les deux freins
Des chevaux attelés à son char de victoire.


LES MARINS.

O Roi, loin du rivage et d’Ezion-Guéber,
Le vent occidental a poussé sur la mer
Tes navires à voile ronde,
Sur la mer qu’ils fendaient pour la première fois,
Où le flot ignoré contre leurs murs de bois
En masses lourdes roule et gronde.