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Élohim te nourrit et t’abreuve. Le baume
Découle sur ta barbe, et ton bras fait sonner
Les freins des nations, réunis dans ta paume.

Les Princes devant toi viennent se prosterner ;
L’univers t’appartient, et la récolte, ô Maître !
La terre d’Israël est bonne à moissonner.

Règne ! Que ton regard comme un rayon pénètre
L’abîme où, sous tes pieds, gisent tes serviteurs.
Heureux qui voit de loin sur ta face apparaître

La splendeur du soleil levant sur les hauteurs !


LES SARS.

Sur les sommets rugueux le souffle d’une armée
Est comme un vent d’orage et comme un tourbillon.
Comme un rugissement farouche de lion
Vibre la voix du Chef sur la cime enflammée.

En haut des monts abrupts dressez des étendards !
Poussez des hurlements en brandissant des glaives !
Ainsi que des éclairs, courent des lueurs brèves
A travers la forêt des lances et des dards.

Édom s’est effondré ; le Pelischthi s’écroule ;
Le sang des mutilés déborde comme un flot
Dans la plaine fumante, où passaient au galop
Les chariots de guerre emportés dans la foule.