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PRÉFACE

ce livre n’a pas été composé légèrement et que de sérieuses études en ont précédé l’exécution et, pour ainsi dire, formé l’ossature.

Quelques remarques encore sur l’orthographe et la prononciation des noms propres. Autant que possible ils ont été transcrits sous la forme la plus généralement adoptée par la science philologique. L’auteur a cru cependant devoir faire quelques concessions, soit à l’euphonie, soit aux habitudes de la langue française. C’est ainsi que le nom de Iahvé, par exemple, qui, d’après la rigoureuse orthographe hébraïque, doit être scandé Iah-vé, en deux syllabes, en compte trois. De même Iehouda est décomposé en I-e-hou-da. Plusieurs autres noms encore sont dans le même cas. Il est certain aussi que le nom de Abd- Eschmoun, le nom de Ên-quédi, commençant par un aïn, consonne forte, il eût fallu écrire : la maison que Abd-Eschmoun, la vigne de Ên-guédi. Était-il possible, avec la prononciation française, de ne pas élider l’e muet ? L’auteur ne l’a pas pensé. Ces détails, du reste, ne doivent pas avoir plus d’importance qu’ils n’en comportent dans un livre de vers. Le poète n’a jamais consenti à oublier qu’il écrivait avant tout une œuvre poétique et que l’harmonie devait toujours y conserver ses droits.

Certains noms de pays se rencontrent dans divers poèmes, avec une articulation différente. Le nom de l’Égypte peut servir d’exemple. Lorsqu’il se trouve dans un poème assyrien, il est écrit Mousri, tel que le donnent les inscriplions cunéiformes : la Terre de Kem, dans les poèmes égyptiens, selon la lecture hiéroglyphique ;