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David élut Ziôn et ferma son enceinte.
Mais sur Taire d’Oman lui-même a fait bâtir
Pour l’arche d’Iahvé la Maison neuf fois sainte
Et suspendu là pourpre à l’entour du Debir.

Aux yeux des nations, dans les chambres nouvelles,
Le Roi pieux, béni d’Élohim, a caché
Sous des Keroubim d’or, joignant leurs doubles ailes,
Les pierres du Horeb que rapporta Mosché.

Il fait s’amonceler au Lieu des Sacrifices,
Sur l’autel de bois creux, aux deux leviers d’airain,
La graisse des béliers, les veaux et les prémices
De la vigne et des fruits, de la laine et du grain.

Quand le sang consacré ruisselle au long des rampes,
Comme aux jours d’Aharon, pour les fils d’Israël ;
A l’heure où, vers le soir, fume, aux clartés des lampes,
Devant le Voile rouge un parfum éternel ;

Plus éclatant qu’un astre ou qu’un lever d’aurore,
Il apparaît semblable, en son manteau royal,
Au Grand-Prêtre, vêtu de l’éphod tricolore,
Avec tous les joyaux brillant au pectoral.

La Sagesse est en lui, comme un parfum mystique,
Comme une huile odorante en un vase d’Akko.
Sa voix a la douceur d’un miel aromatique
Et la Ville à ses chants répond comme un écho.