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Jusqu’à Zidôn la Grande où vient mourir la mer,
A jamais retranché de la tribu natale,
Dans ses ports défendus à quoi s’attarde Ascher ?
Comme un âne rétif et craignant les obstacles,
Leur cœur s’est détourné du peuple fraternel.
— Maudissez les repus dans leurs sourds tabernacles,
Et maudissez Méroz ! — a rugi l’Éternel.

Les Rois de Kenaan ont envahi les cimes ;
Les guerriers sont tombés sur les berges du Lac.
Aux puits de Meguiddo s’entassaient les victimes,
Et les corps des percés autour de Thaanak.
Mais contre Sisera, dans les hauteurs sans voiles,
Les étoiles du ciel ont combattu pour nous.
Elles ont combattu, les célestes étoiles,
Les Rois sans boucliers, écrasés sous leurs coups.
Et les cadavres froids ont obstrué les ondes
Du Qischon irrité, refluant dans son cours.
Tu les engloutissais dans tes eaux furibondes,
Qischon tumultueux, Torrent des anciens jours !

Enclos de Çaanim, abris secrets, ô tentes,
Où les femmes, le soir, chantent des chants en chœur,
Que parmi les tribus, parmi vos habitantes,
Soit à jamais bénie Iaël, au bras vainqueur !
Sisera qui fuyait entra dans sa demeure ;
Il a cherché de l’eau, comme un cerf poursuivi.
Elle a donné du lait et présenté du beurre,
Dans sa plus belle coupe, au Chef qu’elle a servi.