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Et c’était à l’époque où les saisons nouvelles,
Aux flancs creux des troupeaux excitant leurs chaleurs,
Font se heurter les boucs à l’entour des femelles
Et se précipiter les béliers querelleurs.

Or, ayant étendu son manteau de poil rude,
Iaqob résigné reposait ce soir-là,
Quand l’ange d’Iahvé, troublant la solitude,
L’appela dans un songe et vint et lui parla :

— Voici qu’il est marqué, le jour de ton salaire ;
Voici que les agneaux des brebis en travail
Et les chevreaux naissant dans l’enclos circulaire,
Tous tachetés de noir, peupleront ton bercail.

Car les mâles puissants unis aux mères pleines,
Ont approché des eaux et sont venus pour voir
Les bâtons de styrax plongés dans les fontaines
Et le bois d’amandier flottant sur l’abreuvoir.

Lève-toi ! Viens ! Avec tes fils et tes compagnes,
Tes serviteurs sans nombre et tes vastes troupeaux,
Marche vers Kenaan, marche vers les montagnes ;
Pasteur prédestiné, marche vers ton repos !

Je suis le Dieu gardien du Pacte indélébile,
De la stèle dressée et du vœu solennel,
L’Élohim devant qui ta droite aspergea d’huile
Le Roc de ma Demeure, érigé dans Beth-El. —

Et voici qu’Iaqob se