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Les tentes de Laban dormaient dans la nuit bleue,
Et dans Paddan-Aram, autour des puits déserts,
Les taureaux abreuvés, se fouettant de leur queue,
Aspiraient l’odeur chaude, éparse dans les airs.

La lune étincelait. L’immobile silence
Écrasait les enclos où quelque vieux pasteur,
En sommeillant debout, appuyé sur sa lance,
Parmi les buissons noirs profilait sa hauteur.

Les Therafim de bois gardaient les tentes basses
Où les femmes, la lèvre humide et le sein nu,
Sur des peaux de brebis posant leurs têtes lasses,
Rêvaient au maître absent qu’elles avaient connu.