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Son cœur mystérieux nourrit le feu subtil,
Et son bras dégagé fait, dans leur noir repaire,
Reculer, tous les jours, les vainqueurs de son Père.
Désormais Neb-Seni divinisé, plus pur
Que l’Épervier sacré qui, planant dans l’azur,
Préside au lent réveil des formes abolies,
Unira son essence aux âmes accomplies,
Et, nautonier des Dieux universels, vivra
De sa propre splendeur dans la splendeur de Râ..
Salut à l’Osiris qui surgit dans la flamme I
Le chœur des Osiris ressuscites l’acclame ;
L’Amenti déserté pâlit ; du haut des cieux
La Double Terre au loin se déroule à ses yeux ;
Et Lui, chassant. Forage et repoussant la nue,
Réalisant le Vrai devant l’Ame inconnue,
Adore, est adoré, rompt les murs ténébreux
Et mêle un chant de gloire au chant des Dieux heureux :

— Régions ! Firmament ! Terre du Sycomore !
Exultez d’allégresse ! O Demeures des Dieux,
Comme un bois de palmiers qui frémit à l’aurore,
Tremblez ! un souffle ardent a balayé les cieux.
La nuit lutte et s’abîme au gouffre radieux,
Comme un monstre dompté que le bûcher dévore.

Salut, Har-makhouti ! Salut, Râ dans ton œuf,
Qui revis flamboyant aux bras des deux Couveuses.
Mystérieux Epoux dont le ciel était veuf,
Qui marches, revêtu de pourpres somptueuses,