Page:Guerne - Les Siècles morts, I, 1890.djvu/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
x
PRÉFACE

Créations d’Ahoùra-Mazdàä. D’autres hymnes, empruntés à la traduction de l’Avesta par Mgr de Harlez, sont condensés et peuvent donner une idée de ce que fut le génie de l’Eran. Quoique aryenne et étrangère au vieil Orient sémitique, la religion de Zoroastre ne devait pas être négligée ici. Fut-elle, telle du moins qu’elle nous apparaît dans l’Avesta. la religion des Akhéménides ? Ce point est obscur et controversé. Elle fut, en tout cas, la religion de la Perse. L’influence du Parsisme se fait sentir en Judée après la captivité. L’empire Perse fut le dernier des grands empires asiatiques. Il succomba lui-même sous les coups d’Alexandre ; et la conquête grecque, en établissant dans le monde la prédominance hellénique, marque véritablement la fin du monde antique.

Avec lui se termine ce premier volume. Ceux qui suivront, sous le titre général des Siècles morts, seront consacrés, l’un à l’Orient grec, le deuxième à Rome et à Byzance. L’auteur demande la permission d’esquisser rapidement le plan qu’il a conçu et qu’il essayera d’exécuter dans ses livres postérieurs.

Alexandre a porté ses armes triomphantes jusqu’au delà de l’Indus. Après sa mort, de nouveaux royaumes se fondent sur les ruines des empires écroulés. L’Hellénisme s’infiltre en Asie avec les Séleucides, en Égypte avec les Lagides et les Ptolémées. Israël résiste seul encore à l’invasion morale de l’esprit grec. Mais, dompté à son tour, il inculque à ses vainqueurs sa propre pensée. Avec Philon et son école, la doctrine du monothéisme se répand. Alexandrie, devenue le centre intellectuel du monde, voit