peine.
Le pâtre haletant pousse, égare, promène
Son troupeau parmi les marais ;
Le batelier du Nil descend, remonte encore,
Et le chasseur d’oiseaux, debout avant l’aurore,
Tire en vain le cordeau des rets.
Mais le Scribe, ô mon fils, tranquille en sa demeure,
Goûtant avec la paix la gloire intérieure,
Se réjouit d’un cœur pieux,
Du bout d’un roseau fin effleurant sa palette,
Trace des signes bleus, rouges, noirs, et feuillette
Les papyrus de ses aïeux.
Le Scribe intelligent est semblable aux abeilles ;
Il aspire les sucs, élabore en ses veilles
Le miel parfumé des écrits ;
Butinant au hasard dans le jardin des mètres,
Il s’enivre lui-même et du parfum des lettres
Charme les cœurs et les esprits.
Telle la vie heureuse et sans inquiétude,
Très longue, vénérable et libre dans l’étude,
O Khons-Hoptou, luira pour toi.
Peut-être quelque jour, comme un rayon solaire,
Sur ton front glorieux que la science éclaire
Tombera le regard du Roi.
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