Page:Guerne - Les Flûtes alternées, 1900.djvu/91

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
84
les flûtes alternées

D’un limpide bassin cerné de coquillages
Leurs ruisselantes fleurs et leurs luisants feuillages.
Les Nymphes, ô Nisa ! les Nymphes ont sacré
Cette grotte amoureuse et cet abri nacré.
Elles aiment, après les chasses et les courses,
À sentir sur leurs pieds le clair frisson des sources,
À voir l’onde perler et fuir entre leurs doigts
Et, s’approchant ensemble, à s’abreuver parfois
Au fluide cristal que crache de sa bouche
Le vieux masque joufflu d’un Ægipan farouche,
Par un pasteur subtil dans la paroi sculpté.
Les Nymphes sont tes sœurs, Nisa ! par la beauté.
Imite-les ; franchis la rocailleuse enceinte,
Où, tous deux, en nos mains, recueillant l’eau qui suinte,
Nous ferons, oubliés, timides et pieux,
Une libation à de modestes Dieux.


III

LE BAIN.


Hélas ! Nisa s’enfuit ; Nisa dans l’ombre terne
Disparaît. Je la cherche et j’emplis la caverne