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les flûtes alternées


XVI

LE VASE


Puisque tu veux, dès ton aurore,
N’être, dans l’ombre où vont mes pas,
Que le parfun qui s’évapore
Sur un trépied qu’on ne voit pas ;

Puisque tu veux que je respire
Jusqu’en la tombe où je descends
Avec l’arome de la myrrhe
La senteur pâle de l’encens ;

Que ton cœur soit, ô bien-aimée !
Un vase transparent et pur
Où germe la graine semée
Par tous les souffles de l’azur,