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les flûtes alternées

 
Quand la lueur que multiplie
Le couchant aura dans tes yeux
Mis l’auguste mélancolie
Et la gloire ardente des cieux,

Nous reverrons le toit qui fume
Et la vitre où la lampe luit,
Étoile veillant dans la brume,
Phare souriant dans la nuit.

Sérénité de l’âtre intime
Où flambe et se tord le sarment !
Heure trouble, vaste et sublime !
Religieux recueillement !

Quand le jour meurt, l’esprit s’éveille.
Le soir fait nos songes plus purs
Et notre pensée est pareille
Aux étoiles des cieux obscurs.

Ô volupté ! Nous serons ivres
De rêves ; nous inclinerons
Sur les graves feuillets des livres
L’ombre unique de nos deux fronts.