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avenir

 
Tes bras nus que nouera l’étreinte,
Tes pieds nus, purs de nos chemins,
Colombes palpitant de crainte
Au piège attiédi de mes mains,

Et ton âme, innocente et fière
Comme la neige des sommets,
Ton âme où je vois la lumière
D’un astre qui ne meurt jamais.

Et la terre aura sa parure
De fleurs pour nous fêter, le sol
Des blés dorés et l’ombre obscure
De la forêt, le rossignol.

Et te voyant belle et charmée,
J’oublierai, sous le sombre arceau,
Que la joie, ô ma bien-aimée,
A les deux ailes d’un oiseau.

Et quand le soir dans la vallée
Allongera sur le gazon
Jusqu’à la colline isolée
L’ombre chère de la maison,