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les flûtes alternées

 
Dans ton regard je verrai luire
Une larme pour le passé
Et s’illuminer d’un sourire
Ton œil sur l’avenir fixé.

L’avenir ! ô délire ! ivresse
Que l’amant ne peut épuiser !
Ô lèvre qu’une lèvre presse !
Ô soif divine du baiser !

De nos paroles économes,
Prodigues de nos cœurs jumeaux,
Comme nous oublierons les hommes
Sous le temple des verts rameaux.

La maison, sous la clématite
Blottie ainsi qu’un nid des bois,
Peut-être sera trop petite
Pour tous les Amours à la fois.

Car j’aimerai ta bouche rose,
Ton front casqué de cheveux d’or,
Ton sein cachant sous une rose
Ton cœur, mystérieux trésor,