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avenir

 
Toi qui te voiles et qui cèles
Le secret de ton cœur si doux,
Nos âmes ont aussi des ailes,
Ô bien-aimée ! Envolons-nous !

Dans les rêves et les mystères
Planons. Hors du monde frayons
À nos deux âmes solitaires
Un chemin parmi les rayons,

Et répétons le mot suprême
Que dit l’ombre, que dit le jour,
Que chante Mai dont le poème
N’a qu’une rime : Amour ! Amour !

Oh ! viens. Tu m’aimes, je t’adore.
La vie est charmante. Demain
C’est la promesse de l’aurore
Et ta main tremblant dans ma main.

Sous ton voile qui symbolise
La blancheur de ton cœur d’enfant,
Tu sortiras de l’humble église
Dont le portail penche et se fend.