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ignorance

 
Les bras nus, cheveux au vent,
Je poursuis la demoiselle ;
Toi, le sévère savant,
Les choses que l’ombre cèle.

Tu froisses des rouleaux noirs,
Tu lis des pages écrites ;
Moi j’arrache, ô doux espoirs !
Les feuillets des marguerites.

J’aspire, j’entends, je vois ;
Ô chant ! parfum qui m’enivre !
Ô fleurs ! Les feuilles des bois
Sont les feuilles de mon livre.

J’ignore tout. Que c’est beau
D’être simple en étant femme
Et de n’avoir pour flambeau
Que la lumière de l’âme !

J’aime ! Aimons-nous ! C’est assez
De savoir que l’heure est brève,
Que nos fronts sont caressés
Par l’aile agile du rêve,