Page:Guerne - Les Flûtes alternées, 1900.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
38
les flûtes alternées


VIII

IGNORANCE


Elle disait : — J’ai le droit
D’ignorer, si je devine.
L’amour sur terre s’accroît
De l’ignorance divine.

J’ai la beauté, me dis-tu ;
Cela suffit. Je suppose
Que ce n’est pas la vertu
Qui fait l’orgueil de la rose.

Dans les prés que nous pillons
J’aime à voir, folle et charmante,
Voltiger les papillons
Du narcisse à l’eau dormante.