Page:Guerne - Les Flûtes alternées, 1900.djvu/43

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
36
les flûtes alternées

 
C’est la grande prière antique
Que jadis emportaient les vents
Sur les collines de l’Attique
Parmi les oliviers mouvants.

C’est ton cortège qui s’avance,
Ô Gaia ! C’est, ô Démèter !
L’impérissable survivance
De Kora, lorsque fuit l’hiver.

Qu’importe, ô divine nature !
Le nom par l’homme répété,
Pourvu que la moisson future
Lève et croisse dans la clarté ?

La terre ne sait pas d’où tombe
Le rayon qui la visita.
Vient-il du ciel ou de la tombe ?
De l’Olympe ou du Golgotha ?

Que te fait la lueur qui passe
En vacillant sur ton réveil,
Toi qui contemples dans l’espace
La marche sainte du soleil,