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Aimons ici, près des eaux mornes
Et sous les saules argentés.
Confions nos rêves sans bornes
À ces pâles sérénités.

Aimons sous le ciel qui s’irise.
Au ciel du Nord frileux et doux,
Ô belle ! apportons la surprise
Du clair soleil qui luit en nous.

Que notre joie, aube inconnue
De feux, de splendeurs, de rayons,
Colore l’indécise nue
Qui flotte aux froids Septentrions.

Ayons nos cœurs, ayons nos lyres,
Nos chants, nos baisers, nos amours,
Pour égayer de nos délires
La grande plaine et les bois sourds.

Oublions l’azur et la Grèce,
L’Attique et les sacrés ravins.
La terre est douce, enchanteresse
Et divinisée où tu vins.