Page:Guerne - Les Flûtes alternées, 1900.djvu/35

Cette page a été validée par deux contributeurs.

 
Ici la plaine humide et noire
S’épanouit et livre au vent
L’inépuisable et chaste gloire
Des lins bleus et des blés mouvants.

Les arbres que les lointains groupent,
Ormes, chênes, grands peupliers
Majestueusement découpent
Des formes droites de piliers.

Mais quand la tempête qui gronde
Mêle leurs rameaux on dirait
Qu’il tombe de la nuit profonde
Moins d’ombre que de la forêt.

Le frisson miroitant des branches
Palpite au bord des lents canaux
Et des scintillations blanches
Moirent les ailes des vanneaux.

Puis là-bas, quand soufflent les brises
Sur les horizons opalins
Vois s’ouvrir d’autres ailes grises,
Les ailes grises des moulins.