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les flûtes alternées


III

LES PIRATES.


Les heures vides sont ingrates
Et lentes, lentes dans le port.
Soufflez, aquilons ! Les pirates
Embarquent la joie à leur bord.

Ils vont, ils volent. Les étoiles
Sont leurs phares ; les lourds vaisseaux
Gonflent en vain toutes leurs voiles.
Les pirates sont des oiseaux,

Des oiseaux que la mer enivre
Et que la tempête nourrit.
La terre est étroite ; il faut vivre ;
La liberté fait le prescrit.