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les chansons des hommes

 
Elle dormait tranquille sous les branches,
Auprès des étangs.
Son sang bientôt rougira les dents blanches
Des chiens haletants.

La bête est prise ; elle lutte et chancelle
Sous les clairs épieux.
Léchez la pourpre ardente qui ruisselle,
Ô chiens furieux !

Bons compagnons ! suivez-nous vers la grotte
Où, quand vient le soir,
Les grands vieillards, ceints d’une peau qui flotte,
Sont joyeux de voir

Se hérisser de monstrueux pelages
Pleins de trous récents
Et pendre au bord des brancards de feuillages
Des mufles puissants.