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I

L’HEUREUX SOIR


Mopsus, voici le soir. Regarde ; déjà l’ombre
Couvre les coteaux violets ;
Déjà les pins aigus plongent dans le lac sombre
De plus profonds et noirs reflets.

Les taureaux au poil roux, les brebis et les chèvres
Descendent des molles hauteurs,
Et le chant alterné décroît et meurt aux lèvres
Rivales des lointains pasteurs.

Une vapeur légère ondule ainsi qu’un voile
Sur les étangs et sur les prés.
C’est l’heure frissonnante où la première étoile
S’allume et brille aux cieux nacrés.