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le poète

 
Dans la fange où je m’aventure,
Je m’indigne et suis plein d’émoi
De constater que la nature
Fleurit pour d’autres que pour moi. —


III


Alors aux mains qui la brandissent
La lyre, comme un astre en feu,
Luit ; les sept cordes resplendissent
Et le Poète est comme un dieu.

Le peuple dans le crépuscule
S’effare en le voyant surgir
Et reconnaît un autre Hercule.
Les lions qu’on entend rugir,

L’hyène que le jour effraie,
La panthère, l’ours nonchalant,
Le vautour rapide et l’orfraie,
Tous bondissant, rampant, volant,