Page:Guerne - Les Flûtes alternées, 1900.djvu/207

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
200
les flûtes alternées


II


Un instant muette, la lyre
Repose sur le gazon vert
Et le Poète semble lire
Tous les feuillets d’un livre ouvert.

Il médite, dans l’attitude
D’un pasteur assis sur un tronc :
Puis il chante et la multitude
S’incline aux clartés de son front :

— Ô siècles ! ô destin des âges !
Aube d’or des jours révolus !
Réveil sanglant ! Mornes présages !
Ô soleil qui ne luiras plus !

Nature ! l’homme à son enfance,
Épanoui dans ta splendeur,
Était pur, n’ayant pour défense
Que sa jeunesse et sa candeur.