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le poète

 
Et la vie aux multiples formes
Qui gronde, éclate et resplendit
Dans l’air, l’onde, les rocs énormes,
Dans l’arbre et dans la bête. Il dit

Le lac reflétant l’aile noire
Du vautour, immobile au ciel,
Tandis que le chevreau vient boire
Auprès du tigre fraternel,

L’agneau nourri par la lionne,
Le chien, candide et familier,
Léchant la pourpre qui bouillonne
Au flanc boueux du sanglier,

La confiante tourterelle
Qui sur l’aire vient se poser
Et la nature maternelle
Prodiguant l’éternel baiser.