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promenade d’automne

 
La huche est vide. Ô solitude !
On souffre en ce bouge écarté.
Nous prendrons l’austère habitude
Du palais de la pauvreté.

Nous y précèderons Novembre,
Moi, ton esclave, entre mes bras
Portant jusqu’au seuil de la chambre
Les choses que tu donneras,

Le pain, les fruits pourprés, la viande,
Le sarment d’où jaillit le feu,
Le linge embaumé de lavande
Et le livre où parle ton Dieu.

Aux ors des frises dédaignées
Préférons le réseau que font
Les vieilles toiles d’araignées
Aux poutres grises du plafond.

Vers la douleur et la misère
Allons toujours. Le grand devoir
C’est d’ajouter au nécessaire
Le vin parfumé de l’espoir,