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les flûtes alternées

 
Non ! Loin des arbres à perruques
Nous fuirons. Loin des ifs princiers,
Préférant sentir sur nos nuques
Les âpres griffes des ronciers,

Loin des charmes en esclavage,
Des rocailles, des bassins ronds,
Dans le bois noir, le bois sauvage,
Ô mon amour ! nous marcherons,

Sous les feuilles jaunes qui tremblent
Et s’envolent de toutes parts
Comme des oiseaux d’or qu’assemblent
De mélancoliques départs.

Nous chercherons dans la clairière
Où croît l’ombre des troncs pressés
L’humble hutte dont la barrière
Est faite de roseaux tressés.

Oh ! comme dans l’âtre sans flamme
La cendre que le vent rabat
Est triste ! Dans l’ombre, une femme
Tousse et gémit sur un grabat.