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les flûtes alternées

 
Pénètre plus loin, toi l’atôme,
Dans le mystère universel.
Va-t’en ! plane ! enfonce le dôme !
Force les portes du grand ciel !

Dis-nous, quand ta prunelle avide
Cherche la cause et la raison,
Si l’infini devient livide
Comme un orageux horizon ?

Pendant que nous scrutons la base,
Plus proche du fronton d’azur,
Comme la nôtre ton extase
Se heurte-t-elle au même mur ?

Quelle sidérale frontière
Défend l’Être, à nos yeux proscrit ?
Lorsque nous bégayons : Lumière,
L’étoile répond-elle : Esprit ?

Est-ce en vain que l’homme contemple,
Creuse et s’épuise dans l’effort ?
Ô monde, es-tu sépulcre ou temple ?
Es-tu la vie ? Es-tu la Mort ?